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Les paradigmes temporels : Prédestination

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L’un des types de paradigmes temporels, souvent utilisé en fiction, est celui de la ligne de temps fixe. C’est une illustration de l’idée de prédestination, selon laquelle notre destin est déjà écrit à l’avance.

L’idée est simple, il n’existe qu’une seule et unique version de l’Histoire, et celle-ci ne peut pas être changée. Cela veut dire que lorsque le personnage principal revient dans le passé, son propre passé, on découvre qu’il ou elle a toujours fait partie des événements.

Les choses paraissent simples jusqu’à ce qu’on commence à les analyser.

Le Temps n’est Rien — A. Niffenegger

L’exemple le plus connu de ce type de voyage temporel est le fameux retourneur de temps, dans Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban. Cela suffit à en faire mon tome préféré de la saga britannique.

Dans le roman, Harry et Hermione vivent une première fois les événements, depuis l’exécution de Buck jusqu’à l’attaque des détraqueurs. Puis ils reviennent plusieurs heures dans le passé et revivent les mêmes événements, avec un autre point de vue. On découvre alors qu’ils ont toujours été là. C’est notamment ce qui permet à Harry de réussir le sortilège de Patronus, car il sait qu’il l’a déjà réussi.


Les intérêts narratifs

Ce type de formule possède un avantage non négligeable : les règles sont simples à comprendre, tant pour les lecteur·ice·s que pour l’auteur·ice. Par conséquent, la structure du récit, et les différentes péripéties, sont plus simples à construire, et il n’y a pas de paradoxes à éviter, ni de répercussions à anticiper sur les actions.

En outre, comme on peut le voir dans Harry Potter, cela possède un avantage indéniable : donner l’envie de relire l’histoire. Comme dans tous les livres avec une révélation finale, l’expérience d’une deuxième lecture est totalement différente, et permet de voir tous les indices que l’on n’avait pas remarqués la première fois.

Autre intérêt narratif, l’implication de ce paradigme est que la prédestination pose la question du libre arbitre. Si les choses se sont toujours déroulées de la même manière, le personnage revenant dans le temps avait-il le choix ? Ou bien a-t-il simplement suivi son destin ?

Conseils d’écriture

Si vous vous embarquez pour ce genre de ligne temporelle, que ce soit pour une nouvelle ou un roman, le plus important est de prévoir tous les événements et leurs conséquences. En dessinant une ligne de temps, vous pouvez placer chaque étape de votre histoire, avec un code couleur si votre personnage existe plusieurs fois au même moment.

Pensez également à vérifier que vous ne créez pas d’incohérences dans votre histoire. Si vous utilisez cette formule, assurez-vous que les éléments se passent toujours de la même façon.


À lire

Vous les Zombies — R. A. Heinlein (1959)
[L’une des meilleures nouvelles sur le voyage dans le temps, qui pousse le concept de prédestination à son paroxysme. C’est d’ailleurs le titre de l’adaptation sur grand écran en 2014.]
Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban — J. K. Rowling (1999)
On ne présente plus le fameux sorcier britannique, dont les aventures ont fait rêvé des millions de lecteur·ice·s.
Prisonniers du Temps — M. Crichton (1999)
Un groupe d’historien retrouve sur un site de fouilles un appel au secours, datant du Moyen-Âge, et signé de la main de leur professeur.
Le Temps n’est Rien — A. Niffenegger (2003)
[Un de mes romans préférés, et excellemment adapté au cinéma en 2009 (Hors du temps).] Henri est irrégulièrement transporté dans le temps, et rencontre Claire, qui deviendra sa femme, dans le désordre. Une romance qui n’est pas sans rappeler la relation entre le Docteur et River Song.
Le Grand Livre / Sans parler du chien / Blitz — Connie Willis (1992/1997/2010)
Une machine révolutionnaire permet aux professeurs d’histoire de l’université d’Oxford de se rendre au cœur même des évènements.

Publié dans la catégorieDistorsions Temporelles

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