Lors d’un atelier d’écriture, avant le re-confinement, l’un des exercices que j’avais proposé était d’écrire une fable, dans le style de La Fontaine, pour illustrer le proverbe russe « La barbe n’amène pas toujours la sagesse ». Voici le petit texte que j’avais écrit pour l’occasion.
Sur le flanc d’une montagne à la fin de l’été,
Où l’herbe était encore bien verte et abondante,
Un bouc et un chevreau avec une joie ardente
Se délectait du déjeuner jusqu’au souper.
Le vent d’est apporta de bien sombre nuages,
Le grondement du tonnerre emplit les pâturages.
Pris de peur, le bouc et le chevreau tinrent conseil.
— Allons nous abriter le temps que l’orage passe !
Proposa le chevreau dont tremblait les oreilles.
— Que nenni ! dit le bouc. Ne restons pas sur place,
Quittons ces lieux maudits pour trouver le salut.
Sans un mot de plus, le vieux bouc disparut.
L’ondée peu à peu fit gonfler une source proche
Entrainant dans ses flots sables, boue, terres et roche.
Le torrent, emporta le bouc vers un destin fatal.
Le chevreau quand à lui passa la nuit sans mal,
Et put vivre encore de longues années de liesse.
La barbe n’amène pas toujours la sagesse.
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