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Le Voyage de Simon Morley – J. Finney

Ce roman est un de mes premiers coups de cœur dans la catégorie voyage temporel. Je me souviens avoir interprété un extrait lors d’ateliers théâtre, et la richesse de ce roman me fascine encore aujourd’hui.

L’histoire

Simon Morley se retrouve à intégrer une équipe de chercheur qui tentent de réussir un voyage dans le temps, en utilisant le pouvoir de l’auto persuasion. Après avoir vécu plusieurs semaines dans un décor reproduisant à la perfection la ville de New-York des années 1880, il finit par se transporter réellement en 1882.

L’histoire complètement romancée est mélée à des informations et anecdotes historiques véridiques, ainsi que des photos et gravures d’époque, et c’était une de mes inspirations lors de l’écriture de Réflexions Passées.

Un roman historique

Comme je l’ai mentionné, le roman de Jack Finney s’appuie sur de nombreuses sources historiques, de manière à plonger son protagoniste dans un environnement totalement réaliste et vraisemblable. Si les événements qui lui arrivent directement sont issus de l’imagination de l’auteur, le contexte historique et les habitudes de l’époque sont parfaitement retranscrites avec brio.

C’est d’autant plus fascinant que, contrairement à beaucoup de roman imaginant le voyage dans le temps, l’époque où notre héros voyage n’est pas une date historique en soit. l’année 1882 n’est le théâtre d’aucune guerre ou conflit armé, d’aucun événement majeur de l’histoire, si ce n’est l’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Là, Finney se concentre avant tout sur retranscrire la vie quotidienne d’une époque.

Que dire de la journée sinon qu’elle fut magique ? Un véritable rêve. Les rues de Manhattan étaient remplies de traîneaux, et partout chantaient les grelots. […] Les charrettes et autres fourgons qui circulaient en semaine avaient disparu, et même les omnibus étaient rares; les rues et les trottoirs appartenaient entièrement aux piétons.

Des piétons qu’on voyait, en bordure des rues, tirer des enfants sur des luges, lancer des boules de neige ou confectionner des bonhommes; enfants, adultes, vieillards, tous s’interpellaient joyeusement. Nous croisions des traineaux de tout acabits dont nous hélions les passagers qui nous répondaient à leur tour. Parfois même nous faisions la course; à un moment en remontant la Cinquième Avenue nous avons voulu doubler trois traîneaux qui galopaient de front et dont les conducteurs, debout à l’avant, faisaient claquer leurs fouets sous les cris de leurs passagères […].

Le Voyage de Simon Morley – Jack Finney

Un jeu de paradoxes

Ce roman parait en 1970, dans ce que l’on appelle outre-Atlantique la nouvelle vague de la science fiction. Si les années 40 et 50 voient un début d’intérêt pour le voyage dans le temps, sujet peu évoqué depuis la Machine de H. G. Wells, les années 70 cristallisent ce genre. Ce livre devenu culte est d’ailleurs l’un de ceux qui expliquera l’idée des paradoxes temporels et en jouera (mais un quart de siècle après René Barjavel et son Voyageur Imprudent).

Ainsi dans les premières pages du livre se trouve une mise en garde contre les dangers du voyage dans le temps, qui trouvera son écho dans la conclusion du roman.

« Car vous avez certainement compris, a-t-il ajouté en se penchant vers moi, qu’il ne saurait être question d’intervenir d’une quelconque manière dans les événements du passé. Modifier celui-ci serait altérer l’avenir qui en découle. Les conséquences seraient inimaginables, et cela représente un risque innaceptable

Le Voyage de Simon Morley – Jack Finney

Une enquête palpitante

Le projet auquel Simon participe est l’occasion pour lui d’enquêter sur une énigme personnelle, une lettre récupérée par la grand-mère d’une amie, dont le contenu restait mystérieux. Ainsi, il devient une sorte de taupe, infiltrant le passé pour découvrir une histoire de chantage, et sauver ainsi une femme dont il s’éprend dans le passé.

Là encore, le lien avec mon propre roman m’apparait flagrante, même si la plume de Finney est bien plus affutée que la mienne, et son enquête riche en rebondissements.

— Le Globe… » ai-je énoncé lentement, en cherchant ce que cela me rappelait. Et tout à coup, tout m’est revenu. Que la Présente, disait le billet lu chez Kate, ait causé la Destruction par le Feu du Globe et de son… — « Immeuble » ! Voilà le mot qui manquait !… — … cela semble bien peu plausible. Il en est pourtant ainsi… Et voilà ce qui avait torturé Carmody jusqu’à la fin de ses jours.

Le Voyage de Simon Morley – Jack Finney

Conclusion

La première fois que j’ai lu Le Voyage de Simon Morley, c’était au tout début des années 2000, et cette œuvre m’a profondément marquée. C’est un grand classique de la science-fiction, mais surtout à mon sens l’un des romans qui a pavé la voie des histoires de voyage temporel, aux côté de La Machine à Voyager dans le Temps de H. G. Wells, Un Coup de Tonnerre de R. Bradbury ou encore de La Fin de l’Éternité de I. Asimov.

C’est aussi un livre qui a une importance toute particulière car il a été une des inspirations — consciente et inconsciente — derrière Réflexions Passées. Si vous avez aimez lire mon roman, ne serait-ce qu’un peu, vous adorerez celui de Jack Finney.

Publié dans la catégorieChroniques

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