Skip to content

Cliché : boucles temporelles

Les romans (mais aussi les films et séries) qui traitent de voyages dans le temps contiennent des stéréotypes, tropes et clichés récurrents qui sont propres à ce thème. Dans cette série d’article, je reviendrais sur certains d’entre eux, en vous proposant des idées de départ pour écrire des nouvelles ou des romans.

Il est un film qui a popularisé le concept de boucle temporelle, dans laquelle un personnage revit le même jour encore et encore, jusqu’à connaître par cœur les événements et de pouvoir y naviguer les yeux fermés. Ce film, Groundhog Day, paru en 1993, voit Bill Muray s’adapter à cette situation pour le plus grand plaisir des spectateur·ice·s.

Je suis prise dans une boucle temporelle et j’ai peut-être le pouvoir de sauver quelqu’un en particulier. Mais cela entraînera probablement la mort de quelqu’un d’autre. Un champ de bataille sans victime, cela n’existe pas. Dans ce cas, mieux vaut s’en remettre aux probabilités, autre appellation de l’impitoyable mort.

All you need is Kill — H. Sakurazaka

Ce cliché est bien plus facile à développer en film qu’en écriture, et c’est une des raisons pour lesquelles les romans qui l’utilisent sont assez rare.

Le principal intérêt de ce type de scénario est de forcer les personnages principaux à changer son comportement, ne serait-ce que par lassitude, ce qui leur permet de se rendre compte de leur propres défauts. Si la plupart du temps, la boucle ne couvre qu’une ou deux journées, elle peut aussi s’étirer sur toute une vie, comme dans Replay de Ken Grimwood.

Une variante intéressante est de faire en sorte que le personnage principal contrôle la boucle temporelle, et que ce soit son « perfectionnisme » qui devienne la raison de recommencer la boucle encore et encore, pour arriver à l’itération « parfaite ».

Une autre variante…

… souvent utilisée dans des séries (Black Mirror ou encore Lucifer), mais parfois dans des romans (Les septs morts d’Evelyn Hardcastle), est l’utilisation d’une boucle temporelle afin de faire vivre un mauvais moment, encore et encore, sous la forme d’une punition.

[collapse]

S’il est rare d’avoir une parfaite explication de la boucle, cela n’en reste pas moins un cliché encore assez rare qui offre de nombreuses possibilités narratives.


À lire

En attendant Godot — S. Becket (1952)
Préoccupé de peu de choses hormis ses chaussures, la perspective de se pendre au seul arbre qui rompt la monotonie du paysage et Vladimir, son compagnon d’infortune, Estragon attend. Il attend Godot comme un sauveur. Mais pas plus que Vladimir, il ne connaît Godot.
La Traversée du temps — Y. Tsutsui (1967)
La salle de sciences naturelles ressemblait à un débarras rempli de choses horribles. Et puis soudain, au milieu des ustensiles de cuisine, des squelettes, des collections d’insectes, et des animaux empaillés, Kasuko se sentit envahie par une odeur douce et nostalgique, comme de la lavande. Elle crut voir une ombre, un fantôme, ou un voleur, et s’évanouit. A partir de ce moment-là, plus rien ne fut normal. Kasuko avait l’impression d’avoir fait un saut dans le temps, de savoir à l’avance ce qui allait se passer. En outre, les catastrophes se succédaient sur son passage, tremblement de terre, incendie, camion fou… Kasuko décida de se confier à quelqu’un de sûr, le gentil Masaru, par exemple, ou le professeur de sciences naturelles. Des discussions qui lui réservent de bien étranges surprises.
Replay — K. Grimwood (1988)
En ce 18 octobre 1988, Jeff Winston se trouve dans son bureau new-yorkais, et écoute sa femme lui répéter au téléphone : « Il nous faut, il nous faut… » Il leur faudrait, bien sûr, un enfant, une maison plus confortable. Mais surtout parler. A cœur ouvert. Sur ce, Jeff meurt d’une crise cardiaque. Il se réveille en 1963, à l’âge de dix-huit ans, dans son ancienne chambre d’université. Va-t-il connaître le même avenir ? Non, car ses souvenirs sont intacts. Il sait qui va gagner le prochain Derby, et ce qu’il en sera d’IBM et d’Apple… De quoi devenir l’homme le plus puissant du monde, jusqu’à… sa deuxième mort, et qu’une troisième, puis une quatrième vie commencent…
All You Need is Kill — H. Sakurazaka (2004)
Dans un futur proche, des hordes d’extraterrestres extrêmement bien organisées, appelées les Mimics, ont livré une bataille acharnée contre la Terre, réduisant les grandes villes en cendres et causant la mort de millions d’êtres humains. Aucune armée au monde n’est à même de rivaliser avec la rapidité, la violence et les capacités exceptionnelles des combattants Mimics, très bien armés, ou de leurs chefs dotés de pouvoirs télékinésiques. Mais à présent, les armées du monde ont réuni leurs forces pour une ultime offensive contre les extraterrestres…
Les sept morts d’Evelyn Hardcastle — S. Turton (2018)
Ce soir à 11 heures, Evelyn Hardcastle va être assassinée. Qui, dans cette luxueuse demeure anglaise, a intérêt à la tuer ? Aiden Bishop a quelques heures pour trouver l’identité de l’assassin et empêcher le meurtre. Tant qu’il n’est pas parvenu à ses fins, il est condamné à revivre sans cesse la même journée. Celle de la mort d’Evelyn Hardcastle.

Publié dans la catégorieBlog

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.