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Le paradoxe de Fermi

Ce paradoxe a été énoncé à l’origine par le physicien italien Enrico Fermi à propos d’une vie intelligente extraterrestre. En prenant en compte le fait que l’univers compte des milliards de galaxies, que chacune contient des milliards d’étoiles, autour desquelles gravitent plusieurs planètes, alors il est statistiquement probable qu’une vie intelligente soit née ailleurs dans l’univers. Se pose alors la question:

Où sont ils ?

Enrico Fermi

La même question peut assez facilement se transposer sur le voyage temporel. En imaginant que le voyage dans le passé est possible, alors un jour ou l’autre, un de nos descendants sera capable de voyager dans le passé et nous rendre visite. Mais alors, pourquoi n’y a-t-il aucun voyageur temporel à notre époque ?

Ces deux paradoxes n’en sont pas totalement, dans le sens où l’absence de visiteurs, qu’ils viennent du futur ou d’une autre galaxie, n’est pas un paradoxe en soi. Compte tenu de la taille qui sépare les étoiles les unes des autres, l’énergie nécessaire à faire le voyage, ne serait-ce qu’à la plus proche, serait considérable. Et il y a fort à parier que le voyage dans le passé serait suffisamment couteux pour dissuader qui que ce soit d’entreprendre un voyage trop loin dans le passé.

Les intérêts narratifs

L’intérêt majeur de ce paradoxe, pour une fiction, est de chercher une explication rationnelle (ou du moins rationnelle dans la diégèse) sur la raison de l’absence de visiteurs du futur.

Dans un certain nombre de romans, il est impossible de revenir dans le temps avant la création de la machine qui permet le voyage. Ou avant la naissance du voyageur. C’est une limite qui est très facile a accepter pour les lecteur·ice·s, et a le mérite d’éviter les questions, mais qui pose une limite concrète aux possibilités de voyage temporel.

Imposer ce genre de limites au voyage est d’ailleurs une très bonne façon de créer des conflits, et d’ajouter de l’enjeu à l’histoire. C’est le même principe que l’on va retrouver dans les histoires qui font intervenir de la magie ou des superpouvoirs. En définissant des limites, cela permet de justifier les actions des personnages et évite les résolutions trop simples. Combien de fois me suis-je demandé, en lisant un livre où les limites n’étaient pas claires, mais pourquoi ne revient-elle pas dans le passé pour empêcher cela d’arriver ?

Une autre solution à ce paradoxe consiste à écrire l’équivalent d’une charte du voyageur temporel, dont la règle d’or est : « On ne doit pas modifier ni interagir avec le passé ». Les visiteurs du futur sont alors parmi nous incognito, pour respecter cette loi. Et là encore, cela peut servir l’intrigue. Tel protagoniste pourra se voir victime d’un dilemme entre respecter la charte et laisser un proche subir un sort fatal, ou devenir hors la loi (avec des conséquences à définir), mais en empêchant le drame.

Il est également possible de trouver d’autres explications qui peuvent servir de moteur à l’histoire et fournir des péripéties. Par exemple, les voyageurs qui tentent de se présenter comme des voyageurs venus de l’avenir ne sont jamais crus, et pris pour des canulars ou enfermés dans des institutions psychiatriques. Ou bien les voyageurs lorsqu’ils reviennent dans le passé perdent leur mémoire du futur.


À lire

Tous nos contretemps — E. Mastaï (2017)
Ce roman, qui part d’une uchronie, va jouer avec l’idée de modifier le passé, pour obtenir notre monde, et offrir à Tom, le héros, un choix difficile. Rester dans un monde qui n’est pas le sien, ou perdre sa famille.

Publié dans la catégorieDistorsions Temporelles

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