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La Treizième Tentative

Cette nouvelle a été écrite par Eric F. Oakenart en 2021,
et est diffusée sous Licence Creative BY-NC-ND 4.0.

꩜ 1

Agence temporelle,  Lieu inconnu, Date inconnue

— Mais qu’est-ce que vous avez foutu ? Douze ! Douze essais ! Vous êtes censée être le meilleur élément de cette Agence.

Daisy, assise bien droite sur sa chaise, ne répondit pas. Cette scène, elle l’avait déjà vécue douze fois — avec quelques variations tout de même dans les jurons proférés par son supérieur. D’abord la surprise, puis la colère, et enfin les menaces. Après seulement il serait prêt à discuter de la prochaine tentative. Elle laissa passer l’orage en restant stoïque, attendant de pouvoir parler — et surtout être écoutée.

Elle ne s’expliquait toujours pas elle-même ces échecs cuisants sur une mission pourtant à sa portée. L’assassinat d’un homme politique trois siècles plus tôt, dont la mort devait sauver des millions de vies. Sur l’écran, cela lui avait paru d’une simplicité évidente, comparée à ses précédentes tâches. Sa première défaite, elle l’avait attributée à une trop grande confiance en elle et un manque de préparation. Mais petit à petit, elle avait presque fini par croire à la fatalité, le karma ou un mauvais alignement des étoiles. Elle était à deux doigts de devenir superstitieuse. Un véritable paradoxe pour elle qui était bien placée pour savoir que la chance n’existait pas.

— Je vous écoute, Agent Daisy. Vous avez sûrement une explication à me fournir ?

Non, elle n’en avait pas. Il vociféra de plus belle, son visage entier prenant une teinte écarlate, tandis qu’il marchait en faisant de grands gestes dans cette pièce sans fenêtres. Elle écarta de ses yeux une mèche de cheveux bruns et attendit que la température redescende.

Dans son esprit, elle repensait à son dernier essai en boucle. Elle s’était fait passer pour une secrétaire, avec une perruque blonde et un tailleur gris qui la rendait invisible dans la foule qui entourait la cible, une lame dissimulée dans la doublure de sa manche. Elle s’était approchée de lui lors d’une réception, et arrivée à tout juste deux mètres de lui, un serveur qui portait un plateau de petits fours lui était rentré dedans et lui avait tout renversé dessus.

— Bien, finit-il par dire, la tirant de ses pensées. J’imagine que nous connaissons tous les deux la suite.

Elle hocha la tête et ouvrit la bouche, prête à proposer une nouvelle tactique, mais il ne lui en laissa pas le temps.

— Je vous retire de la mission.

— Quoi ?

Elle oublia son rang et se leva.

— Asseyez-vous, agent Daisy.

— C’est impossible, vous ne pouvez pas me faire ça !

— J’aurais dû le faire il y a bien longtemps. Douze ratages en beauté, c’est du jamais vu.

— Non, c’est ma mission. Je connais le dossier par cœur, j’ai suivi tous les entrainements nécessaires, les cours de langue, d’histoire. Je vis au XXe siècle. Je pense XXe siècle. Je dors XXe siècle. Il vous faudra des mois pour que quelqu’un d’autre soit prêt.

— Et combien de mois avons-nous perdu à cause de votre incompétence ?

Les mots lui firent l’effet d’une gifle, et pendant quelques instants elle ne trouva rien à répondre. Elle prit une grande inspiration, avant de continuer, tentant de ne pas laisser transparaitre la colère qui bouillait en elle.

— Cette mission est la plus complexe, la plus délicate que l’Agence ai eu à gérer. Il a fallu des années avant que vous ne trouviez quelqu’un à même de la mener à bien, moi. Jusqu’à cette affectation, toutes mes interventions temporelles ont été couronnées de succès. Vous connaissez bien mes états de service, non ? Alors oui, j’ai échoué douze fois. Mais j’ai réussi une quarantaine de tâches. Plus qu’aucun autre agent.

— Écoutez, Daisy, on a peut-être été trop ambitieux. Il faut se rendre à l’évidence.

— Non. Je me suis engagée sur ce projet. J’y ai mis toute mon énergie. Je suis capable d’aller au bout.

Elle ne pouvait pas abandonner cette mission. C’était devenu trop personnel. Abdiquer reviendrait à avouer qu’elle n’était pas aussi douée pour son travail qu’elle le pensait.

— Soyez raisonnable. Le conseil perd patience. Et moi également.

— Donnez-moi encore une chance. S’il vous plait.

Elle grimaça en entendant le ton presque geignard dans sa voix.

— Je ne peux pas. Je risque ma place.

— Risquez la mienne alors.

— Comment cela ?

— Juste une toute dernière chance. Si j’échoue de nouveau, je démissionne.

Sitôt les mots prononcés, elle eut un mouvement de recul, comme si la proposition venait de quelqu’un d’autre. Son regard croisa celui de son supérieur, et elle le vit hésiter, probablement pour lui donner du temps de se rétracter. Ce n’était pas son genre de faire marche arrière devant un problème.

— Permettez-moi de réessayer, et si je n’y arrive pas, je rends mon implant.

Il se laissa tomber dans son fauteuil, et Daisy en profita pour se rassoir elle aussi, avec calme. En cinquante ans, seules six personnes avaient quitté l’agence. L’abandon entrainait deux choses. La première était que l’ex-agent était relocalisé dans le passé, là où les opérations futures ne risqueraient pas d’impacter sa ligne temporelle. La seconde était plus terrifiante, et elle eut un frisson en y pensant : les démissionnaires avaient leur mémoire effacée.

La simple idée de ce supplice, bien qu’il soit indolore, lui causait parfois des angoisses. Elle ne pouvait pas s’imaginer perdre le souvenir de tous ses voyages effectués pour l’Agence. Elle avait vécu plus de 10 années dans des époques différentes, pour ses recherches et ses missions. Le Japon en 2049, l’Europe du XXVe siècle, la Guerre de Seccession, et même un court aller-retour sur la base lunaire le jour de son inauguration.

— Vous êtes sûre de vous ?

Elle hocha la tête, croisa les bras, et haussa un sourcil. Maintenant que c’était dit, elle était déterminée à aller au bout.

— Bon, très bien. Utilisez toutes les ressources nécessaires, faites-vous aider si besoin. Mais terminez cette mission. Des millions de vies dépendent de vous.

— Je sais.

Il la jaugea du regard tandis qu’elle se levait pour prendre congé.

— Daisy ? J’espère que vous n’êtes pas superstitieuse.

— Pourquoi ?

— Ce sera votre treizième essai.


꩜ 2

Agence temporelle, Lieu inconnu, Date inconnue

Assise à son bureau, plongée dans un livre — un vrai livre en papier —, Daisy fut interrompue par une sonnerie indiquant que quelqu’un était à la porte. Elle jeta un coup d’œil à l’écran de contrôle et vit un jeune homme, d’une vingtaine d’années, qui tirait nerveusement sur le pan de sa chemise. Son apprenti était arrivé.

Elle poussa un soupir, et un bouton au mur, et la porte métallique coulissa. Elle se retourna vers sa nouvelle recrue pour l’accueillir.

— Entre, ne fais pas ton timide. C’est quoi ton nom, déjà ?

— Agent Horace.

— Horace. Ne reste pas debout, assieds-toi.

D’un geste vague de la main, elle désigna un banc dans un coin de la pièce où étaient empilés des documents d’archives. Puis elle lui tourna le dos et reprit sa lecture.

Le jeune agent jeta un regard circulaire, et finit par s’approcher du banc. Il hésita, ne sachant pas trop comment dégager un espace sans faire tomber l’équilibre précaire de papier. En fin de compte, il décala une pile pour laisser juste quelques centimètres de surface, avant de s’assoir.

Pendant plusieurs minutes, la pièce sembla figée dans le temps. Seul le bruissement des pages que manipulait Daisy, et la musique classique provenant d’un tourne-disque — holographique, les quelques modèles encore existants coutaient des millions — donnait une indication que l’univers ne s’était pas arrêté.

Horace toussa pour se racler la gorge une fois, puis deux. À la troisième occurrence, l’agente se tourna vers lui et demanda :

— Tu as besoin d’une pastille ?

— Une pastille ?

— Oui, quelque chose que l’on suce pour soulager ta gorge. Un ancêtre des nanomeds si tu préfères.

— Heu… Non, je…

— Il va falloir que tu te mettes à jour sur les pratiques du XXe siècle, jeune homme.

Elle haussa un sourcil, puis les épaules, avant de reprendre la lecture de son ouvrage. Quelques instants plus tard, elle fut interrompue à nouveau.

— Excusez-moi ?

— Quoi ?

— N’êtes-vous pas censée… m’enseigner quelque chose ?

— Et bien, je t’ai appris que les pastilles existaient.

— Quelque chose sur le métier d’agent.

Daisy posa son livre, et son regard sur le jeune homme. Elle avait accepté, à contrecœur, de prendre un apprenti. Cela faisait des années que son supérieur voulait l’affubler d’un stagiaire, sous prétexte qu’elle était l’une des meilleures. Mais avec sa démission en jeu, elle n’avait plus pu lui refuser cela.

— En théorie, oui, mais là, j’ai une expédition extrêmement complexe à préparer. J’ai des méthodes particulières de travail.

— Oui, je sais.

— Vraiment ?

Elle plissa les paupières, et se pencha en avant.

— Très bien. Je t’écoute.

Le jeune homme se figea, et baissa les yeux, incapable de soutenir son regard.

— On m’a briefé sur vos techniques, et j’ai lu les rapports de vos missions.

— Toutes ?

— Non, j’ai seulement accès à celles classées niveau 1. Mais c’est suffisant pour se faire une idée. Vos recherches vont plus loin que juste emmagasiner des informations. Vous plongez dans l’ambiance, la culture de l’époque.

— Et à ton avis pourquoi je fais ça ?

— Heu… Je ne sais pas.

— C’est pour m’en imprégner. Le rôle d’un agent est de s’infiltrer dans un autre temps, et d’y vivre comme si c’était le sien. Tu viens de quelle période ?

— On n’est pas censé en parler.

— Quelle période ?

Il tira à nouveau sur le pan de sa chemise, avant de répondre dans un murmure.

— XXIIe siècle.

— Tu es plus vieux que moi, s’amusa-t-elle. Je suis née à la fin du XXIIIe. Mais cela veut dire que nous avons des habitudes de vies totalement incompatibles avec les époques où nous nous rendons. Et le moindre détail peut être fatal une fois sur le terrain. Après les autres agents apprennent par cœur ce qu’ils peuvent dans des articles et des encyclopédies, mais rien ne vaut l’expérience, la pratique.

Il hocha la tête en signe de compréhension. Il observa à nouveau la pièce et réalisa qu’elle l’avait aménagée comme un appartement européen du milieu du XXe siècle. Le vieux banc en bois, les piles de papiers et de livres, le tourne-disque, et des costumes d’époques pendus à une patère au mur.

Elle reprit sa lecture — La Miniature Volée, un roman paru en 1935 — tournant de nouveau le dos à son élève.

— Est-ce que…

Elle leva les yeux au ciel, exaspérée de cette nouvelle interruption. Elle referma son ouvrage, le jeta sur son bureau et lui fit face. Elle n’y couperait pas, elle allait devoir s’occuper de cet ignorant et délaisser la préparation de sa mission.

— Quoi ?

— Et bien, comme je suis là pour apprendre, et que, visiblement, vous avez du travail… Je pourrais peut-être me rendre utile ?

— Utile ?

— Oui. De toute façon, je vais vous accompagner sur le terrain, alors autant me donner quelque chose à faire, des recherches peut-être, ou…

— Attends, attends ! Il est hors de question que tu viennes avec moi dans cette expédition. Je travaille seule.

— Désolé, mais c’est la procédure.

Daisy se leva et grogna. Elle réalisa qu’il n’allait servir à rien de se battre contre le jeune homme. C’était la procédure, elle le savait aussi bien que lui. Elle avait elle-même participé à quatre voyages avec son instructeur avant de pouvoir œuvrer en solo. C’était la meilleure façon d’apprendre. Et si elle ratait encore une fois son coup, il n’aurait qu’une seule occasion de se faire de l’expérience sur le terrain avec elle.

— Très bien. Pour commencer, je cherche mon nouvel angle d’attaque. Que connais-tu de la mission ?

— Juste la base, un dictateur responsable de milliers de morts que nous devons supprimer avant qu’il ne mette l’Europe à feu et à sang.

— Bon, et que peux-tu me dire sur cette époque ?

— Heu… J’ai quelques souvenirs, deux trois trucs du programme d’histoire de…

— Ça n’ira pas. Vous allez vous rendre en Allemagne, dans les années 1920. Imbibez-vous de l’ambiance, lisez les journaux, écoutez les gens parler.

— Quoi ? Tout seul ?

— Mais oui, il ne peut rien t’arriver. Tu as bien appris le principe de cohérence temporelle fluide ?

— Ça me dit vaguement quelque chose. Je ne me souviens pas de tous les détails scientifiques, mais c’est l’idée selon laquelle un seul être humain lambda ne peut pas changer l’histoire. Comme… un seul caillou ne peut pas dévier une rivière. Il faut soit un grand nombre de galets — une révolution ou une guerre —, ou alors un rocher suffisament gros, comme un personnage historique important.

Elle siffla, les sourcils haussés. Encouragé, le jeune homme continua son explication.

— C’est également cela qui empèche les paradoxes, qui par définition ne peuvent pas se produire. Il y aura toujours un élément qui va venir se mettre en travers d’évenements impossible, comme tuer sa grand-mère, ou donner une copie de Mac Beth à Shakespeare.

Sa voix tremblait ves la fin, et il baissa les yeux. Elle hocha la tête satisfaite.

— Bien, dans ce cas, tu vois, tu peux aller faire un tour tout seul au vingtième siècle.

Il sembla rassuré, et elle gloussa de le voir si nerveux. Cela lui rappela certains de ses collègues, qui avaient rejoint l’agence en même temps qu’elle. Après quelques mois avec elle, il deviendrait un agent parfaitement opérationnel.


꩜ 3

Landsberg, Allemagne, 18 août 1924

Vêtue d’une robe verte, un calepin à la main, Daisy observa le bâtiment qui lui faisait face. À chaque angle de la façade couverte de lierre, des tours rondes surmontées d’un toit en oignon donnaient à l’ensemble une allure de forteresse. À ses côtés, Horace semblait nerveux, regardant partout autour de lui. Du bout des doigts, il effleurait l’arrière de son oreille.

— Laisse ton implant tranquille. Il est très sensible, et la moindre pression te rapatriera automatiquement à l’Agence. Ne l’utilise qu’en cas d’urgence. Allez, ne le faisons pas attendre. Et concentre-toi, c’est toi qui tiens le premier rôle.

Ils avancèrent ensemble vers la lourde porte en bois sous une arche en pierre menaçante, et elle frappa plusieurs coups secs. Un garde armé leur ouvrit, et leur demanda, dans un allemand dénué de toute chaleur :

— C’est pour quoi ?

— Nous sommes attendus par Rudolph Hess, répondit Horace dans un allemand parfait.

À ces mots, le gardien maugréa et s’effaça. Daisy laissa son apprenti passer devant lui, jouant son rôle de secrétaire. En entrant elle se surprit à apprécier l’agencement intérieur, décoré selon les codes de l’art nouveau. Les courbes des encadrures de portes et des rampes d’escalier lui donnaient l’impression d’être dans un hôtel particulier, alors qu’ils étaient dans une prison.

Le garde leur fit traverser le hall vers la sortie opposée de l’immeuble, qui leur permit de rejoindre un deuxième bâtiment, plus austère. Là, ils répétèrent leur requête, et on les conduisit à travers un couloir et deux grilles verrouillées jusqu’à une cellule. Ou plutôt un appartement, au vu du confort qui y régnait. Une table de travail, des peintures encadrées au mur, un lit, et de grandes fenêtres lumineuses. Cela conférait un côté accueillant à la pièce, si l’on ignorait les barreaux derrière les vitres qui rappelaient que l’occupant était incarcéré.

Un homme brun à moustache sorti de la petite salle d’eau attenante, et comme à chaque fois qu’elle le voyait, elle dut lutter pour cacher la répulsion qu’il lui inspirait. Elle jeta un coup d’œil pour s’assurer qu’Horace gardait sa contenance. Le jeune agent jouait son rôle à la perfection, et réussit à donner l’impression qu’il était ravi d’être ici.

— Herr Hitler, c’est un plaisir de vous rencontrer. Je m’appelle Heinrich Schreiber, et voici ma secrétaire, Margrit Schnabel. J’ai suivi votre procès avec beaucoup d’intérêt, et je voulais m’entretenir avec vous.

— Vraiment. C’est étrange, Rudolph ne m’a pas parlé de votre venue, et il est absent aujourd’hui. Mais ce n’est pas grave.

Il s’assit lui-même à la petite table, dos à la fenêtre, et attendit qu’Horace prenne place face à lui. Daisy ouvrit son carnet et se prépara à prendre des notes. De sa veste, elle sortit une pointe de métal, aiguisée et déguisée en simple crayon.

Elle s’avança pour se retrouver entre les deux hommes et patienta pour trouver l’occasion idéale. Elle n’avait encore jamais réussi à être aussi proche de sa cible. Elle sentait que cette fois cela serait la bonne. Elle prit bien soin de respirer calmement, et les écouta parler du putsch de la Brasserie, évoquer les défaillances de la république de Weimar, et débattre des idées du futur Führer.

À un moment, l’allemand se pencha en avant, lui offrant une opportunité parfaite. Elle agrippa son arme et d’un mouvement rapide plongea sur lui pour la lui planter dans le dos, au niveau du cœur…

La lame tomba au sol, cassée en trois morceaux avant même d’avoir pu toucher sa cible. Daisy était pétrifiée. La pointe s’était brisée dans ses mains, sans aucune raison possible, comme si l’univers lui-même voulait l’empêcher d’atteindre son but.

Hitler se retourna vers elle, les sourcils froncés.

— Que se passe-t-il ?

Elle ouvrit la bouche sans pouvoir répondre. Elle put lire la panique sur le visage d’Horace, le vit porter les doigts à son oreille, et disparaitre.

— Qu’est-ce que c’est que cette sorcellerie ?

L’allemand la dévisagea, l’incrédulité mêlée à la colère déformant ses traits, et elle croisa son regard bleu, un regard familier. Et aussitôt, elle comprit. Elle déclencha la procédure de retour d’urgence, et se retrouva dans une des salles de transfert de l’Agence.

Son supérieur était là, attendant le verdict.

— Faites-le tout de suite ! gémit-elle. S’il vous plait.

— Quoi ?

— Effacez ma mémoire. Immédiatement.

La seule cause de ses échecs lui était devenue évidente, et insupportable. Elle devait oublier à présent. Oublier ce qu’elle n’avait pas voulu voir pendant ses douze tentatives. Oublier que l’unique raison pour laquelle elle ne pouvait pas mener cette mission à bien, l’horrible réalité, était qu’elle ne pouvait pas tuer son propre ancêtre.

Publié dans la catégorieNouvelles

Un commentaire

  1. Lelarge Lelarge

    👍🏻
    Chute inattendue qui amène un sourire- allez savoir pourquoi…☺️Je crois que c,est la réaction génétiquement programmée devant l’inattendu. Le petit clin d’œil du possible face au réel.
    Atmosphère prenante
    Personnages attachants

    Merci.
    Beaucoup.
    Et bonne journée à vous.

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